mag3D Figure1 Figure2 Figure3 PRESENTATION SYMPOSIUM FRANCO FINLANDAIS SYMPOSIUM Problème des phases The phase problem DVD Semi-conducteur organométallique organosilicié TiO2-rutile SiO2-stishovite Cu2O-cuprite K2PtCl6 Be-metal bases and 3D views Bases et vues 3D Si-et-Ge CaF2-fluorite NbC-2023
Visualisation 3D de la densité de charge dans K2PtCl6 à 2 températures
« L’essentiel, avant de
lire, est de se mettre en face des faits, d’observer, expérimenter et réfléchir
sans subir a priori l’influence de ce qu’ont pu dire X ou Y ». Georges
Friedel (1926)
Abstract
Direct
Multipole Analysis offers a special local criterion for each parameter
separately and, hence, distinguishes the parameters from electronic effects.
In
order to conduct correctly the Direct Multipole Analysis, it is required to
attain a “correct reference” on the basis of
the K. Kurki-Suonio (1968, 1977 (4, 5))
criteria, see insert.
K2PtCl6
at 293K and 100K is studied according to the Direct Multipole Analysis. This
study is related to the catalytic properties of the Pt nanoparticles.
On
the basis of Restori et al. (1993, 1996) (2,3) results,
the Direct Multipole Analysis does not confirm the conventional point of view
“with PtCl6 groups at the face centred positions of a cubic structure”.
“ The complex ion [Pt Cl6]─2 ” does
not appear.
The
Direct Multipole Analysis displays that the charge density connects K+
and Cl─. The experimental charge density looks like a
hexatetrahedral shape. The Pt4+ ions are located well separated from
the Cl─ ions.
Introduction
La diffraction des RX a tout d’abord été
utilisée pour déterminer les positions atomiques. La recherche des pics de
diffraction donnait la structure du composé étudié.
Plus tard, les informations contenues
dans les intensités diffractées ont incité à une analyse plus fine pour
atteindre la forme des densités électroniques dans la matière et arriver au
mécanisme de constitution des densités de charge à l’intérieur de la matière.
Cette connaissance plus approfondie permet de mieux comprendre les propriétés
physiques et chimiques des composés étudiés.
K2PtCl6 est un sel soluble dans l’eau
et c’est un catalyseur connu utilisé en photographie.
Dans les techniques liées aux couches
anti-halo, K2PtCl6 a été utilisé pour accroître la photosensibilité du support
photo que ce soit des photos ou des films en noir et blanc ou en couleurs.
K2PtCl6 est aussi utilisé dans la
polymérisation de composés organiques cycliques.
Plus récemment, il est utilisé dans
la préparation de nanoparticules de Pt. Les nanoparticules de platine sont
utilisées comme excellents catalyseurs pour des réactions chimiques,
électrochimiques et biochimiques (K.T. Kim et al. 2013 (1)).
Toutes ces propriétés font que
K2PtCl6 est un composé important dans l’industrie et connaître la répartition
de sa densité électronique est un plus pour le rendre plus efficace.
L’hypothèse conventionnelle de formation
d’octaèdres de type [PtCl6]2─ est proposée pour comprendre ses propriétés et soit disant les propriétés
des pérovskites.
Une étude de la densité de charge de ce
composé à 2 températures (293K et 100K) sans a priori donne un éclairage inédit
sur la structure électronique de K2PtCl6.
Les données RX aux 2
températures proviennent de R. Restori et D. Schwarzenbach (1993, 1996 (2, 3)).
Concepts de base
L’étude de la densité électronique à
l’intérieur des composés doit permettre de caractériser les propriétés
physiques et chimiques afin de reconnaître rapidement les qualités d’un
composé.
Savoir quels types de liaisons ou
d’interactions prennent part à la cohésion du composé indique la manière
d’utiliser efficacement ce composé.
Pour atteindre ce but, 2 approches
sont possibles (SYMPOSIUM FRANCO FINLANDAIS SYMPOSIUM
) :
- 1) extraire des données les
grandeurs adéquates caractérisant le composé : l’Analyse Directe
Multipolaire qui à partir d’une référence correcte,
fait apparaître les grandeurs caractéristiques de chaque atome dans la maille
et au besoin explorer des points en dehors des positions atomiques (PRESENTATION),
- 2) déterminer un modèle théorique
qui symbolise les faits expérimentaux. C’est le rôle des modèles multipolaires.
Cette méthode est aveugle pour tout point de l’espace cristallin en dehors des
positions atomiques.
La première démarche : l’Analyse Directe Multipolaire où tout point de l’espace
cristallin peut être exploité, est basée sur l’observation des différences
entre les faits expérimentaux et une référence
correcte (TiO2-rutile SiO2-stishovite Cu2O-cuprite).
Nous définissons pour chaque atome
des grandeurs physiques pertinentes qui nous permettent de comprendre
l’élaboration du réseau cristallin point par point.
Notre fonction radiale différence δrnmp(r) est un fait expérimental et
détermine les transferts des densités électroniques de chaque atome par rapport
à notre référence correcte.
Un autre atout de notre démarche (Analyse
Directe Multipolaire) est la possibilité de décorréler fortement densité
électronique et anharmonicité. En effet, la densité électronique est concentrée
dans les facteurs de structure expérimentaux en petits sinθ/λ. En utilisant des
procédés itératifs et par un affinement local des paramètres, nous « purifions » les valeurs des
données différence Fexp ─ Fcalc des erreurs de paramètres
pour avoir une information pure sur
la densité de charge réelle différence. Ainsi,
l’Analyse Directe Multipolaire offre un critère spécial local pour chaque
paramètre séparément et donc distingue les paramètres des effets électroniques.
Il est possible d’obtenir des paramètres faiblement entachés d’anharmonicité
très présente en grands sinθ/λ.
Nos reconstructions à base de
représentations multipolaires sur les positions atomiques et en dehors de ces
positions montrent que nos résultats sont exhaustifs et permettent de
caractériser l’ensemble de la maille pour expliquer un Fourier conventionnel.
L’utilisation de la série différence
est indispensable pour mettre en évidence les espaces interatomiques.
Mais la série différence implique une
base correcte ou « référence correcte »
ce qui entraîne :
1) une représentation des facteurs de
diffusion théoriques physiquement corrects f (b) = 0 à l’infini. Les facteurs de diffusion
atomique peuvent se mettre sous forme de
combinaisons de termes gaussiens
sans constante ajoutée et sans B (I)<0 pour
respecter la nature physique de f(b) (TiO2-rutile SiO2-stishovite Cu2O-cuprite),
2) des positions atomiques et des
facteurs d’agitation thermique qui suivent les critères de K. Kurki-Suonio
(1977 (4)), basés sur les composantes
multipolaires de la densité électronique différence d’ordres 0, 1 et 2 de
chaque atome.
- La composante d’ordre zéro qui est relative à l’agitation thermique
isotrope doit être égale à zéro à r = 0.
- La justesse des positions atomiques est réalisée si les composantes
d’ordres 1 sont aussi plates que possible en r petits.
- De même la justesse de l’agitation atomique anisotrope est réalisée si
les composantes d’ordres 2 sont aussi
plates que possible en r petits.
Ainsi, la référence
correcte sera ancrée sur les
faits expérimentaux. Les différences observées pourront être interprétées en
tant que propriétés de la densité électronique.
L’ Analyse Directe Multipolaire
calcule au moins jusqu’à l’ordre 10 les composantes multipolaires de chaque
atome et considère les composantes significatives par le calcul des facteurs de
diffusion atomiques différence δfnmp(b). Il n’y a pas alors d’a
priori sur l’existence des composantes multipolaires.
D’autre part, l’étude du terme
sphérique 4πr2ρ0(r) donne entre autres une bonne idée de
l’état d’ionisation dans lequel chaque atome se trouve. Ceci nous indique quels
sont les facteurs de diffusion atomique théoriques les mieux adaptés.
Dans notre méthode d’analyse, le fait
d’utiliser la charge d’un électron n’implique pas que nous travaillons en
particule, la charge d’un électron est seulement une quantité
d’électricité.
L’Analyse Directe
Multipolaire est une analyse et non un modèle pré-établi.
La deuxième démarche a recours à l’idéalisation des modèles multipolaires qui s’appuient sur
le concept dit « approximation orbitale ». De plus, les orbitales
sont basées sur des atomes neutres. Considérer les composés constitués par des
atomes neutres est un concept erroné. Cette démarche utilisant des atomes
neutres est souvent utilisée dans les calculs des modèles multipolaires.
Si la fonction angulaire est basée
sur les harmoniques sphériques, le choix de la fonction radiale est arbitraire
laissé au libre choix de l’utilisateur et des bases de données.
Les modèles multipolaires utilisent
pour les calculs de leurs paramètres, la technique des moindres carrés pour
laquelle un grand nombre de réflexions est requis pour approcher les valeurs à
analyser.
En travaillant en grands sinθ/λ, il
est alors impossible de traiter séparément densité électronique présente en
petits sinθ/λ et anharmonicité sans avoir de grandes corrélations entre les
paramètres. Et ce n’est pas en augmentant le nombre de paramètres que l’on
arrange la situation bien que ces programmes contiennent des algorithmes
d’optimisation basés sur des a priori de géométrie. Les faits expérimentaux
sont également contaminés par des schémas de pondération sur les données.
De nombreux facteurs dits de
reliabilité émaillent le modèle final. Les facteurs de reliabilité sont des
critères globaux non spécifiques qui ne sont pas capables de distinguer entre
erreurs des paramètres et effets des
déformations électroniques. Il est alors hasardeux d’en déduire les propriétés
de chaque constituant du composé.
Pour déterminer les composantes
multipolaires, classiquement, les modèles multipolaires décrètent a priori
l’existence de composantes jusqu’à l’ordre 4 ce qui peut s’avérer insuffisant
surtout pour les hautes symétries. En particulier, attribuer le plus grand
nombre de composantes à l’atome le plus lourd n’est pas un critère
satisfaisant.
D’autre part, pour les modèles
multipolaires, on ne peut travailler que sur des positions atomiques. Il n’est pas
possible d’atteindre la densité électronique en dehors de ces positions
atomiques alors que la densité électronique peut avoir des particularités comme
les espaces dits « vides » et
qui ne le sont pas (TiO2-rutile Cu2O-cuprite).
I- Représentation de la maille cubique de K2PtCl6
La figure 1 est tracée
volontairement sans octaèdres puisque l’octaèdre implique la présence de Cl─
n’appartenant pas à la même maille cubique faces centrées.
La figure 2 met en évidence des cubes
partiels et leurs « espaces vides ». Nous avons 2 types de cubes
partiels :
-
cube
de sommets K+
-
cube
de sommets Pt4+ et « cev »
avec au centre K+.
Le schéma 1 montre l’arrangement des cubes
partiels de sommets K+. Les Cl─ ne sont pas au centre des
faces du cube de sommets K+ mais sur des droites passant par
« cev » et par le centre des faces des cubes de K+ à une distance de (1/4 – x).
Caractéristiques de K2PtCl6
K2PtCl6 appartient au groupe spatial
mm n° 225 des Tables
Internationales
Paramètres : à 293K
a = 9,743Å à
100K a = 9,673 Å
Positions atomiques :
Pt4+ : 0,
0, 0
K+ :
1/4 1/4 1/4 ; 1/4 1/4 3/4
Cl─ : 0, 0, ±x ; ±x, 0, 0 ;
0, ±x, 0
Les facteurs de diffusion atomique
sont issus des Tables Internationales pour Pt4+, K+, Cl─ et mis sous forme de gaussiennes sans
constante ni B (I) <0 pour tenir compte du terme résiduel.
Symétries de site : les axes locaux
sont les axes du cube Oxyz
Pt4+ a pour symétrie de
site mm, cubique, position
4a
K+ a pour symétrie de site
3m, cubique, position
8c
Cl─ a pour symétrie de
site 4mm, quadratique, position 24 e.
Développement multipolaire : les
axes locaux Z sont verticaux (pour les composantes significatives voir tableaux
1 et 2).
Pour Pt4+, les composantes harmoniques cubiques sont 000,
400, 600, 800.
Pour K+, les composantes harmoniques cubiques sont
000, 300, 400, 600, 800.
et pour Cl─ les
composantes harmoniques sphériques jusqu’à l’ordre 4 sont
00+, 10+, 20+, 30+, 40+, 44+.
II- Recherche de la « référence correcte »
Les figures 3 et 4 donnent les résultats
obtenus pour les valeurs initiales des δρnmp(r) de Restori et al. (2, 3) avec à 293K
x = 0,23719 et à 100K x = 0,23920. L’écart relatif entre les 2
valeurs de x aux 2 températures est de 0.8%.
A l’évidence, les
coefficients thermiques isotropes de Pt4+ et K+ ne respectent pas le critère (δρ0(r = 0) = 0) fig.3.
Pour Cl─ (fig.4),
l’ensemble des composantes est loin de satisfaire aux critères d’ancrage
concernant la position atomique et les coefficients d’agitation thermique
anisotropes du modèle choisi pour traiter les données expérimentales.
Pour
Cl─, x doit être obtenu avec le critère physique appliqué sur
l’ordre 1 pour atteindre une référence correcte
compatible avec les données expérimentales. La composante (101) de Cl─
(fig.4) indique que le paramètre x(th) n’est pas correct, nous travaillons en
série différence (Xexp ─ Xth). En r = 0, la pente de la
courbe qui doit être nulle est positive, la valeur de x(th) est trop faible.
Un affinement itératif est nécessaire
pour éviter d’avoir des composantes multipolaires entachées par un non respect
des critères physiques (K.Kurki-Suonio 1977 (5)).
L’affinement itératif donnant les
paramètres est basé sur l’hypothèse que les facteurs de diffusion atomique
théoriques représentent correctement la densité de charge des atomes en leurs
centres et que l’environnement cristallin n’affecte que leurs parties externes
c’est-à-dire la distribution des électrons de valence. La recherche de la
justesse des paramètres est donc très importante pour la suite de l’analyse.
Après affinement itératif sur chaque
atome indépendamment, la référence est obtenue dans le système local de
coordonnées qui définit la « référence
correcte » par les valeurs suivantes :
à 293K Pt4+ Uave = 0,013040Å2 K+ Uave = 0,023148 Å2
Cl─ Uave = 0.013883 Å2 Δ Upr
= ─0,002675 Å2 Δ Una = 0.0 Å2 x = 0,23894
Nous devons noter que dans le cas de
mouvements axiaux, l’indexation des données doit suivre
<u12> = <u22>
≠ <u32> et par conséquent ΔUna = 0.0 Å2
alors que ΔUpr ≠ 0.0 Å2.
où « ave » signifie average
partie sphérique de mouvement thermique
« pr » est la prolateness
et « na » est la non-axialité (voir insert)
à 100K Pt4+ Uave = 0,004646Å2 K+ Uave = 0.009986Å2
Cl─ Uave = 0,007371Å2 Δ Upr
= ─0,002010Å2 ΔUna
= 0.0 Å2 x = 0,23963.
K. Kurki-Suonio, (1977 (5)), M.Kara & K. Kurki-Suonio (1981 (6))
Après affinement local itératif, les
valeurs de x de Cl─ se sont rapprochées entre les 2 températures par
rapport aux valeurs de Restori et al. (2, 3).
L’écart relatif entre les x des 2 températures n’est que de 0,3%.
Une fois ajustées les valeurs des
paramètres par critères physiques, nous pouvons étudier les différentes
composantes multipolaires. Cette étude se fait composante par composante et
atome par atome ce qui est impossible à faire si on ne considère que la
représentation Fourier conventionnelle sur une maille.
L’analyse se fait en 2 temps :
-
l’étude
du terme zéro ou terme sphérique prépondérant
-
l’étude
des composantes non sphériques qui sont à même de nous indiquer les
déformations de chaque atome dans le réseau cristallin.
III- Analyse Directe Multipolaire
1) Etude du terme sphérique (4πr2ρ0(r))
Ce terme sphérique tient compte de l’effet
du champ cristallin dans sa représentation expérimentale.
Afin de mieux connaître l’état
d’ionisation des différents atomes, nous avons tracé en bleu turquoise sur les
courbes Z(r) donnant le nombre d’électrons sous la courbe de 4πr2ρ0(r)
les points correspondants aux états d’ionisation Pt4+(74 e─), K+ (18 e─) et Cl─ (18 e─) ( en vert pour
Pt4+ à 293K).
Pour Pt4+, à cause de la
valeur très élevée de la densité électronique sur le pic atomique, il est très
difficile de séparer les courbes théorique et expérimentale. Nous avons dû
agrandir l’échelle aux alentours du minimum de 4πr2ρ0(r) pour le rendre visible.
Pour les 2 températures, il ne fait
aucun doute que Pt est sous sa forme Pt4+. La sphère contenant les
74 e─ a un rayon inférieur pour 100K.
Pour K+, nous avons répété
la même procédure de changement d’échelle et dès l’ordre zéro, nous observons
un étalement de K+ par
rapport à la « référence correcte ».
Quelle que soit la température, K
est sous sa forme K+ et présente une forte déformation.
Pour Cl─, dans une sphère
de rayon 1,48 Å à 293K et 1,5Å pour 100K, nous évaluons 17 e─ pour
les 2 températures. Pour être compatible avec les observations précédentes, il
faut envisager un Cl─ très déformé pour assurer la cohésion du
composé.
La quantité des 18 e─ de
Cl─ est contenue dans une sphère de 1,69 Å pour 293K et 1,7 Å pour 100K.
2) Etude dans l’espace réciproque : courbes δfnmp(b)
atome par atome
Les courbes δfnmp(b)
indiquent dans l’espace réciproque, l’importance des déformations électroniques
ainsi que leurs directions sur le facteur de diffusion atomique.
Les figures 11 à 15 montrent pour les
2 températures les valeurs en série différence de ces déformations. Pour un
même atome à une température donnée, les différentes composantes significatives
sont à la même échelle ainsi on peut
apprécier leurs « forces » relatives sauf pour Pt4+ 293K à
l’ordre zéro.
La figure 11 concerne Pt4+
de symétrie de site mm. Seules les composantes d’ordres 0 et 4 donnent des valeurs
importantes. Dans une sphère de rayon 1,4Å autour du pic atomique et pour les 2
températures, l’ordre zéro montre une forte valeur négative du facteur de
diffusion atomique différence ce qui indique que le facteur théorique est trop
élevé. L’ordre 4 est significatif, il est plus important à 293K, alors que
l’ordre 6 est plus important à 100K.
La figure 12 est relative à K+,
symétrie de site 3m, la composante prépondérante est d’ordre zéro, mais les
composantes multipolaires sont significatives jusqu’à l’ordre 6 ce qui indique
des déformations importantes. A 100K, les courbes δfnmp(b)
présentent des accidents difficiles à interpréter.
La figure 13 concerne Cl─
(4mm). Les composantes significatives vont jusqu’à l’ordre 4. Contrairement aux
atomes précédents où la composante d’ordre zéro était prépondérante, les plus
fortes déformations affectent les composantes non sphériques et indiquent des
déplacements de charge importants. Les tracés des courbes sont assez similaires
pour les 2 températures.
Les ordres 1, 2, 3 et 4 sont
importants, à signaler les ordres 301 et 401 qui changent de sens en fonction
de la température.
Comme nous l’avons déjà signalé,
l’étude de la densité électronique autour des points dits « espaces
vides » peut être intéressante.
Dans K2PtCl6, nous avons 2 types
d’ « espaces vides » :
-
« cev »
au milieu de la maille cubique face centrés (fig.1)
-
« fccp »
au milieu de l’arête du cube partiel formé par les K+ à l’intérieur
de la maille cubique faces centrées (fig.2).
La figure 14 indique les composantes
multipolaires attachées à « cev » jusqu’à l’ordre 8.
Nous avons une grande différence de comportement
entre les 2 températures. En particulier, l’ordre zéro devient très négatif à
100K, l’ordre 6 change de sens, l’ordre 4 s’affaiblit et l’ordre 8 disparaît. A
100K, il y a un réarrangement important autour de « cev ».
La figure 15 est relative à
« fccp ». Là aussi, les changements entre les 2 températures sont
importants.
« fccp » se vide à 100K.
3) Etude dans l’espace direct : courbes δρnmp(r) atome par atome
Les figures 16 à 18 retracent les
déplacements de charge autour des positions atomiques Pt4+, K+,
Cl─. Les ordres 0, 1 et 2 obéissent aux critères mathématiques et
physiques de conformité entre « référence
correcte » et données expérimentales.
Pour Pt4+ (fig.16),
l’ordre zéro négatif montre un fort transfert de densité de charge autour de Pt4+
(ρtheor >ρexp car nous travaillons en Xexp
─ Xtheor). L’ordre 4 indique un transfert d’électrons des directions
<100> vers les directions <111> (vers K+) puisque δρ4 est négative dans le cas des 2 températures (pour le
sens du transfert voir figure harmoniques cubiques et
DVD).
Pour K+ (fig.17), l’ordre zéro indique la forme
ionique de K+, l’ordre 3 est
peu significatif, les ordres 4 et 6 du fait qu’ils soient négatifs signalent un
déplacement de charge des directions <100> vers <111> pour l’ordre
4 et pour l’ordre 6 un déplacement des directions <111> vers <110>
(vers les « fccp » et Cl─) pour 293K.
A 100K, l’ordre 6 devient très faible
par rapport à la même composante à 293K.
Pour
Cl─ (fig.18), Les ordres 20+, 30+, 40+ indiquent de fortes
déformations de Cl─ dans la direction de l’axe local Z choisi.
L’ordre 44+ de valeurs positives signale un transfert d’électrons des
directions <111> vers <100>.
Les figures 19 et 20 sont relatives aux
« espaces vides ».
Pour les courbes de « cev »
et « fccp », nous sommes en dehors des positions atomiques. Les
critères physiques appliqués aux positions atomiques ne sont plus applicables.
Ces courbes sont données pour montrer que l’analyse multipolaire point par
point est intéressante en dehors des positions atomiques.
A 293K, « cev » (fig.19) au
centre du cube de la maille cubique faces centrées indique un déplacement
d’électron venant essentiellement des 6 Cl─ environnants. Les ordres
4 et 6 ont la même signification que précédemment. L’ordre 8 est trop éloigné
du centre de « cev » pour lui être attribué.
A 100K, à l’ordre zéro,
« cev » dévoile un manque très marqué de densité électronique par
rapport à la référence et les composantes non sphériques ont pratiquement
disparu.
A 293K, l’ « espace vide
fccp » (fig.20) situé entre les K+
montre de fort déplacement de charge. Comme précédemment, la
composante 20+ indique un déplacement
dans la direction de l’axe local Z
choisi qui de part la symétrie du « fccp » choisi se rapporte
également sur les axes Ox, Oy.
A 100K, le fort transfert de la
composante zéro négative indique un réarrangement de la densité de charge
autour de ce point. Les autres composantes ont également bien diminué.
Pour parfaire l’étude des
déformations, nous avons calculé leurs « forces » c’est-à-dire le
nombre d’électrons participant à ces déplacements. Les valeurs concernent la
charge électronique exprimée en électrons qui participe aux déplacements à
l’intérieur d’une sphère de rayon indiqué.
La valeur de r0 est soit
le premier rayon recoupant l’axe des r des courbes δρnmp(r), soit s’il n’y a pas
d’intersection, r0 est pris
égal à 2Å.
Cette valeur r0 = 2Å est
telle qu’elle est supérieure ou égale aux différents rayons de meilleure
séparation RM au-delà duquel interviennent les contributions des
atomes environnants. R indique les rayons correspondants aux états d’ionisation
Pt4+, K+ et Cl─.
Les tableaux 1 (293K) et 2 (100K)
résument les résultats obtenus.
IV- Visualisation 3D des développements multipolaires aux 2 températures
Cette visualisation comprend les
planches 1 à 6, reconstruction 3D et schéma 2.
Même si l’étude des composantes
multipolaires sur les positions atomiques est exhaustive, il est utile de
reconstituer plans et volumes par une visualisation 3D.
Les planches de 1 à 6 sont dévolues à
cet aspect. L’Analyse Directe Multipolaire traitant chaque atome ou point
d’intérêt séparément, il est naturel de visualiser les densités différence
atome par atome.
Pour l’ensemble des planches, en ce
qui concerne les axes X, Y et Z,
l’orientation est celle de la figure 1.
La planche 1 caractérise à 2
températures l’ion Pt4+. A 293K, Pt4+ s’est vidé de sa
densité électronique externe sans montrer une quelconque liaison vers les Cl─.
A 100K, la situation est la même mais
le déficit en électrons est moins marqué.
La planche 2 est relative à K+.
Les concentrations de densité de charge entourent le site de K+. A
293K, ces concentrations sont
plus importantes qu’à 100K. Pour 100K, les formes restent identiques comme
indiquées par les composantes multipolaires.
La planche 3 concerne Cl─.
A 293K comme à 100K, les formes des déformations sont respectées avec toujours
plus d’intensité à 293K qu’à 100K. A 293K, nous voyons également qu’une partie
de Cl─ (partie positive suivant Z) appartient aussi à une portion de
lobe de « cev ».
Les fortes déformations suivant l’axe
local Z choisi du cube sont flagrantes. Pour mieux visualiser ces déformations,
la planche 4 montre une coupe du volume multipolaire ainsi que le plan (100).
En dessous, nous avons isolé les
déformations parallèles à l’axe local Z choisi. Sur la vue de gauche en bas,
les pastilles s’intercalant entre les déformations de Cl─
appartiennent en fait à K+ (voir l’orientation de K+
dans Planche 2).
La planche 5 explore le volume
multipolaire autour de l’espace vide « cev ». La forme spécifique de
la densité différence montre un fort déplacement de la densité de charge suivant
les directions <001>. A ce stade de l’étude, on peut attribuer cette
densité différence car, la planche 3 indique déjà cette présence. A 100K, le
cœur de la déformation disparaît.
La planche 6 est développée autour de
l’espace vide « fccp ». Cette structure positive se trouve entre et
au milieu des ions K+ - K+ sur l’arête du cube formé par
les K+ (voir fig.2).
A 293K, sa forme allongée suivant
l’axe local Z choisi pour l’espace étudié fait penser à une interaction entre 2
K+.
A 100K, cette forme disparaît
complètement. K+ - K+
devient plus ionique.
Afin de mieux comprendre la genèse du
réseau K2PtCl6, nous avons reconstruit l’interpénétration entre K+ et Cl─ telle qu’elle
apparaît avec les multipoles fournies par l’Analyse Directe Multipolaire. La
planche reconstruction 3D est une illustration de ce réseau. Nous avons pris le
plan des K+ comme plan de base et nous avons positionné Cl─
au-dessus du plan de base.
L’interpénétration entre K+
et Cl─ ne fait aucun doute et à partir de cette reconstruction, il
est évident qu’un réseau groupant K+ et Cl─ s’est
constitué dans K2PtCl6, le platine ayant laissé partir une partie de sa densité
sans prendre part à la constitution du réseau regroupant des K+ et
Cl─ (cube pyramidé).
A partir de ces résultats, nous avons
revu la manière traditionnelle de schématiser K2PtCl6. La représentation en
hexatétraèdres (cube pyramidé regroupant K+ et Cl─) est
en adéquation avec la densité de charge dans ce composé, les interactions se
faisant entre K+ et Cl─.
Les axes <111> portent les K+
et les axes <001> les Cl─. Dans l’espace, la symétrie d’ordre
3 distribue 3 Cl─
par axe ternaire.
V- Illustration 3D Fourier en volume
Pour l’ensemble des planches, en ce
qui concerne les axes X, Y et Z,
l’orientation est celle de la figure 1.
Les planches 7 à 14 sont relatives à
une visualisation Fourier 3D de la 1/2 maille complète. En bas de ces planches
figurent, avec la même orientation, les 1/2 volumes des multipoles de chaque
atome fournis par l’Analyse Directe Multipolaire. Les 1/2 volumes des
multipoles correspondent aux différents rayons d’exploration des éléments
étudiés qui sont reportées sur les
planches 1 à 6.
La comparaison des 2 représentations
nous permet de reconnaître chaque atome dans la maille cubique faces centrées.
Ainsi, nous pouvons directement observer comment s’agencent les atomes à
l’intérieur de la matière. Quelques positions atomiques (ou « espaces
vides ») sont notifiées pour plus de clarté.
A 293K, la planche 7 est
l’illustration Fourier d’une 1/2 maille centrée autour de « cev ». La
coupe ne révèle que « cev », Pt4+ et Cl─. Les K+
se trouvent soit en avant soit en arrière de ce plan.
Seules les coupes normales
transversales des « espaces vides fccp » sont visibles et
indiquent les directions dans lesquelles les K+ vont apparaître. Au
centre de la coupe, on voit 4 des 6 Cl─ qui entourent
« cev » et les liens entre les Cl─.
D’autre part, il est très visible que
les accumulations de charge liées aux Cl─ forment un ensemble
passant par plusieurs Cl─. Il y a donc interactions entre les Cl─.
La planche 8 reprend la planche 7
mais à 100K. La différence essentielle est la disparition des éléments positifs
de « cev » et de « fccp ».
Par contre, les interactions entre les Cl─ restent visibles
bien que moins prononcées. On peut conclure que ces interactions sont d’origine
électronique.
Nous avons répété ces observations
pour les mailles centrées sur les différents atomes.
A 293K, la planche 9 visualise la
coupe centrée sur Pt4+. Là encore, nous avons indiqué quelques
points. Pt4+ s’est vidé d’une partie de sa densité de charge externe
pour participer à la cohésion du cristal. Les mêmes remarques que précédemment
restent valables.
A 100K, la planche 10 fait état d’une
déficience moindre sur la position de Pt4+ déjà observé sur la
figure 11 à l’ordre zéro. Mais les faits déjà observés demeurent. En
particulier, « cev » et « fccp » ont complètement changé
d’aspect.
A 293K, la planche 11 illustre les
arrangements de la densité différence dans le plan centré sur K+.
Sur les plans de coupe de type (001), les formations « en carré »
sont des accumulations de charge qu’il est difficile d’attribuer sur la seule
base de cette illustration Fourier. Elles permettent juste de voir qu’il existe
tout un réseau d’accumulations de charge à 3 dimensions qui sillonne le réseau
cristallin. Ces accumulations de charge sont identifiables par l’Analyse
Directe Multipolaire (voir planche reconstruction 3D).
A 100K, planche 12, le réseau d’accumulation
de charge perdure, il est donc d’origine électronique.
Les 2 planches 13 et 14 sont
relatives à une 1/2 maille centrée sur Cl─ où nous retrouvons les
formations déjà vues dans les planches 7 à 10. Les interactions entre les Cl─
sont nettement visibles et soulignent un réseau entre les Cl─ très covalent.
Les planches 15 et 16 limitent 3
illustrations d’épaisseur a/4. En découpant la maille, nous faisons apparaître
les interactions entre K+ et Cl─ très visibles sur les
distances K+ - K+ et Cl─ - Cl─ mais
déjà identifiées par l’Analyse Directe Multipolaire (voir planche
reconstruction 3D).
Ces illustrations précisent les
chemins d’accumulations de charge qui serpentent entre les atomes de K+
et Cl─ assurant la continuité entre ces atomes.
La dernière planche 17 est une
visualisation 3D en volume des interactions entre K+ et Cl─.
Nous avons omis les différences
négatives pour ne garder que les accumulations de charge.
En haut, nous pouvons alors observer
en coupe, l’élaboration de ces accumulations de charge de K+ et Cl─
formant un bastion de base « carrée » qui apparaissent sur la planche
11 centrée sur K+. Ces formes proviennent à la fois des déformations
de K+ et Cl─ qui s’interpénètrent et constituent un
réseau continu serpentiforme à l’intérieur du réseau cristallin. (voir planche
reconstruction 3D).
En bas, la tranche est étendue
jusqu’au carré de côté a et montre l’ensemble de l’édification des
accumulations de charge entre K+ et Cl─.
VI- Remarques
L’intérêt de l’Analyse Directe
Multipolaire est qu’elle permet l’analyse de
chaque atome indépendamment. L’étude par série de Fourier conventionnelle ne
concerne que la maille cristalline dans sa globalité et ne permet pas d’accéder
aux propriétés de chaque atome. Alors la constitution atome par atome de la
maille ne peut pas se déduire des cartes de Fourier conventionnelles.
L’Analyse
Directe Multipolaire est basée sur les faits expérimentaux seulement et
l’interprétation se fait en terme de déplacements ou réorientation des densités
électroniques. Aucune interprétation ne dépend d’un modèle. La seule contrainte
de la référence utilisée est qu’elle donne des facteurs de diffusion atomique
crédible asymptotiquement i-e sur la position atomique ou cœur de l’atome
(critères physiques K.Kurki-Suonio (1977 (5)).
Les
δfnmp(b) montrent la
signification réelle des déformations observées dans l’espace réciproque.
L’étude dans l’espace direct (réel)
permet de décrire les déformations des nuages électroniques. L’Analyse Directe Multipolaire donne accès à l’interprétation individuelle
atome par atome et donc à la possibilité d’atteindre les mécanismes
d’établissement, comme par exemple les phases magnétiques de MnO, CoO, NiO Figure1 Figure2 Figure3 et Vidal & al. (2002, 2004, 2005 (8,9,10)).
Pour les courbes expérimentales 4πr2ρ0(r), la hauteur des densités radiales
indique le degré de covalence. L’étude des δfnmp(b) permet de déterminer quelles sont les
composantes multipolaires réellement significatives puisque dans l’espace
réciproque, les erreurs se concentrent autour du cut off. C’est donc sur la
base des δfnmp(b) que nous pouvons
déterminer les composantes à étudier.
Les δρnmp(r) mettent en évidence les directions des
transferts de charge dans le composé. L’adéquation de la référence
correcte avec les données expérimentales est mise en lumière et permet
de vérifier l’application des critères physiques.
Espaces vides de position atomique
Les espaces dits vides
« cev » et « fccp » sont importants pour comprendre les
différences observées entre les 2 températures.
Pour les points en dehors des
positions atomiques, l’Analyse Directe Multipolaire donne une image réaliste de
la densité de charge autour de ces points et permet de comprendre la
répartition de charge loin des positions atomiques. « cev » est le
point central de la maille (fig.1), « fccp » est localisé au milieu
des arêtes des cubes de sommets K+ (fig.2). Par l’Analyse Directe
Multipolaire, on peut calculer la quantité d’électrons contenue dans des
sphères centrées sur les points « espaces vides ».
Compte tenu du fait qu’en
représentation multipolaire :
-
à
293K,
pour « cev » (planche 5),
les sphères envisagées dans les calculs se recouvrent largement avec les Cl─
environnants à savoir 0,7215Å de recouvrement ce qui entraîne que les 6 lobes
de « cev » proviennent des 6 Cl─ environnants et décrivent
une interaction importante des Cl─ dans le réseau.
Pour « fccp » (planche 6),
le recouvrement entre les sphères décrivant l’espace vide et les sphères de K+
est de 0,40625 Å. Il est évident que « fccp » est dû à une
interaction de 2 K+ d’une
même arête du cube des K+
(fig.2).
-
à
100K,
« cev » a son centre qui
fait place à un cœur nettement négatif, mais il reste des extensions de Cl─
qui sont limitées dans l’espace (planche 5).
« fccp » disparaît
complètement (planche 6) ce qui implique que l’interaction K+-
K+ disparaît aussi.
Cette absence de densité électronique
élimine une origine électronique d’interaction entre les K+.
Les différences observées sont
attribuables à la baisse de température entre 293K et 100K.
On peut donc conclure qu’à 293K,
l’agitation thermique est très directionnelle aussi bien pour Cl─
que pour K+ puisque la densité électronique présente dans les
« espaces vides » disparaît à 100K.
Pour préciser la force du phénomène
d’agitation thermique à l’ordre zéro, nous avons calculé la charge impliquée
dans les différents lobes des courbes de densité différence des « espaces
vides ».
A 293K,
pour « cev » (fig.19), la courbe
à l’ordre zéro présente 2 lobes, un lobe négatif de 0 à 0.45 Å et un
lobe positif de 0.45 à 1.21 Å.
Le lobe négatif contient une
différence de charge de 0.00147 e─ et le lobe positif une différence
de 0.03327 e─.
De même, pour « fccp »
(figure 20) à l’ordre zéro, le premier
lobe positif correspond à une différence de charge de 0.00629 e─ de
0 à 0.5 Å. Entre 0.5 et 0.91 Å, le lobe négatif correspond à une différence de
charge de 0.006776 e─.
A 100K,
les courbes à l’ordre zéro ne présentent qu’un seul lobe négatif incluant pour
« cev » une différence de charge
de 0.11609 e─ et pour « fccp » une différence de
charge de 0.06628 e─.
Le phénomène dû à l’agitation
thermique est donc important. Par contre,
les autres caractéristiques sur les sites atomiques de densité
différence restent présentes aux 2 températures ce qui indique que ces
déformations sont d’origine électronique.
Visualisation 3D
La visualisation 3D est un plus dans
la représentation des transferts de charge électronique dans le composé.
A l’aide des représentations
volumiques à partir des composantes multipolaires, il est clair qu’un réseau
groupant K+ et Cl─ s’est élaboré dans K2PtCl6 quelle que
soit la température. Les reconstitutions permettent de comprendre les
imbrications des différents atomes à l’intérieur du composé et donc d’atteindre
les mécanismes de constitution de ce composé.
Sur les représentations 3D en volume
du Fourier conventionnel on peut reconnaître, grâce à la visualisation 3D des
multipoles, les différentes contributions des atomes dans la maille.
Sur les planches illustration
Fourier, nous avons positionné en bas les représentations 3D multipolaires pour
prouver qu’il est aisé d’interpréter les caractéristiques du Fourier
conventionnel. Ce ne serait pas possible sans les représentations de l’Analyse
Directe Multipolaire.
Par la visualisation 3D, la
représentation multipolaire centrée sur les « espaces vides » de position
atomique permet de comprendre dans la représentation Fourier à qui appartient
la densité visualisée dans ces « espaces vides ».
oooooooooooo
L’étude de
K2PtCl6 à 293K et 100K nous a permis de suivre les évolutions des déformations
électroniques et de l’agitation thermique.
A 293K, il est clair que l’agitation
thermique intervient dans la densité électronique différence par son
implication dans les « espaces vides ».
S’il est possible de minimiser
l’effet de l’anharmonicité en ne gardant que les réflexions en petits sinθ/λ,
ce que nous faisons, il n’est pas possible de l’éradiquer. Mais il est aussi
patent que cette agitation thermique est très directionnelle et ne perturbe pas
les déformations électroniques. La preuve en est qu’à 100K, les densités
différence positives sur les « espaces vides » disparaissent alors
que les déformations électroniques sur les positions atomiques demeurent mais
perdent de l’intensité. Nous pouvons en conclure que ces déformations autour
des positions atomiques sont d’origine électronique.
Le réseau de K2PtCl6 est donc composé
de 2 types d’interactions :
-
Cl─
- Cl─ qui forme son propre réseau,
-
K+
- Cl─ qui va constituer la cohésion du réseau cristallin. L’atome
lourd métallique Pt4+ se trouve de fait, enchâssé dans le réseau
regroupant K+ et Cl─
(cube pyramidé).
K2PtCl6 donne alors une image d’un
réseau compact groupant K+ et Cl─ dans lequel
Pt4+ est extérieur.
Si une perturbation extérieure au
composé est mise en place, l’ion Pt4+ peut redevenir Pt et retrouver
ses propriétés catalytiques. Pt4+ n’a pas de réelle attache avec ses
voisins.
Pour les modèles multipolaires
pré-établis, le brassage de l’ensemble des paramètres par les moindres carrés
crée artificiellement des corrélations supplémentaires entre les différents
paramètres.
De plus, pour ces modèles, les ftheor
sont trop loin des fobs car non ancrés, les différences sont trop
grandes alors qu’avec les critères mathématiques et physiques de K.
Kurki-Suonio (1977 (4)) les ftheor
représentent mieux les fobs et leurs différences étant petites,
l’Analyse Directe Multipolaire s’applique avec une grande précision.
Ainsi, il n’est nul besoin
d’échafauder des modèles sophistiqués pour comprendre le fonctionnement des
composés étudiés. C’est le grand avantage de l’Analyse Directe Multipolaire qui
part de l’expérience et ancre la référence pour obtenir une référence correcte.
Les autres méthodes multipolaires
dérivées des modèles pré-établis de structure ne reflètent qu’une
interprétation purement théorique sans référence aux faits observés. Elles
s’appuient sur un certain nombre d’a priori qui ne sont pas des preuves
établies d’existence.
Il est important de ne pas confondre
Analyse Directe Multipolaire et modèles multipolaires. L’ Analyse Directe
Multipolaire est une analyse des faits expérimentaux et ne recherche pas un
modèle théorique multipolaire pour
interpréter la densité électronique expérimentale. De plus, elle traite les
paramètres de façon indépendante par des procédés itératifs ce qui évite les
effets de corrélation factices perturbant la valeur des résultats.
Nous remercions le Pr. D.
Schwarzenbach pour l’envoi des données RX et des documents afférents.
Références
(1)
KYUNG TAE KIM, SUNG-HO JIN,
Korean Chem. Soc. vol 34, n°12 3835-3839.
(2) R. RESTORI, & D. SCHWARZENBACH (1993) Z. Naturforsch. 48a, 12-20
(3)
R. RESTORI, & D. SCHWARZENBACH (1996) Acta Cryst. A52, 369-378
(4) K. KURKI-SUONIO (1968) Acta Cryst. , A24, 379-390
(5) K. KURKI-SUONIO (1977) Isr. J. chem. 16, 115-129; 132-136
(6) M. KARA & K. KURKI-SUONIO (1981) Acta Cryst. A37, 201-210
(7) J-P. VIDAL, G.
VIDAL-VALAT & K. KURKI-SUONIO (1981) Acta Cryst. A37,
826-837
(8) J.‑P. Vidal, G.
Vidal‑Valat,
K. Kurki‑Suonio and R. Kurki‑Suonio,
(2002),
Indications of Magnetic State in the Charge Distributions in MnO, CoO
and NiO.
I:
Kristallografiya, Vol. 47, N°3, 2002, pp. 391-405 (in Russian).
Crystallographic Reports, Vol. 47, N°3, 2002, pp. 347-361(in English).
(9) J.‑P. Vidal G. Vidal‑Valat, and K. Kurki‑Suonio, (2004)
Indicators of Magnetic State in the Charge Distributions in MnO, CoO and
NiO.
II:
Kristallografiya vol. 49, N° 3,
pp357-369, 2004 (in Russian).
Crystallographic Reports vol. 49, N° 3,
pp424-434, 2004 (in English).
(10) J.‑P. Vidal, G. Vidal‑Valat and K. Kurki‑Suonio, (2005)
Indications of Magnetic State in the Charge Distributions in MnO, CoO
and NiO.
III: Antiferromagnetism of
NiO
Kristallografiya vol. 50, N°1
pp23, 2005 (in Russian)
Crystallographic Reports vol. 50, N° 1, pp20, 2005 (in English)
mag3D Figure1 Figure2 Figure3 PRESENTATION SYMPOSIUM FRANCO FINLANDAIS SYMPOSIUM Problème des phases The phase problem DVD Semi-conducteur organométallique organosilicié TiO2-rutile SiO2-stishovite Cu2O-cuprite K2PtCl6 Be-metal bases and 3D views Bases et vues 3D Si-et-Ge CaF2-fluorite NbC-2023