mag3D  Figure1 Figure2   Figure3  PRESENTATION SYMPOSIUM FRANCO FINLANDAIS  SYMPOSIUM  Problème des phases The phase problem  DVD Semi-conducteur organométallique  organosilicié TiO2-rutile  SiO2-stishovite  Cu2O-cuprite  K2PtCl6 Be-metal  bases and 3D views Bases et vues 3D Si-et-Ge  CaF2-fluorite  NbC-2023

 

 

 

 

 

SYMPOSIUM   FRANCO - FINLANDAIS

STRUCTURE   DE   LA   MATIERE

Répartitions électroniques dans les cristaux

PARIS   4 - 5 - 6 MARS 1993             

L'autre philosophie de la densité de charge

Traduction française Jean-Pierre & Geneviève  Vidal

Version anglaise SYMPOSIUM FRANCO FINLANDAIS

 

Kaarle KURKI-Suonio

Département de physique, P.O. Box 64

SF-00014 Université de Helsinki, Finlande

Résumé

L'article discute les idées de base d'une approche optionnelle pour la densité de charge, qui a été le thème principal de la contribution de l'auteur dans la coopération scientifique Franco‑Finlandaise. Elle est caractérisée comme une approche guidée par l’expérience ou Fourier en comparaison avec les études conventionnelles de la densité de charge décrites comme l'approche théorique ou d'ajustement. Le pour et le contre des deux approches sont discutés en principe et à la lumière des exemples en soulignant les possibilités complémentaires offertes par l'approche guidée par l’expérience .

Les deux approches

L'interaction entre la théorie et l'expérience est la force motrice de toute science. Leur relation est au cœur de la méthode scientifique et du problème fondamental de la philosophie du travail du scientifique. Sa façon de faire de la recherche reflète son attitude sur ce problème.

Les deux aspects sont évidents dans la division macroscopique de la science en recherche théorique et expérimentale, mais il est important de réaliser que les deux sont présents dans chaque élément de la science. Leurs relations peuvent se retrouver basiquement dans l'interaction entre observation et esprit humain. Par conséquent, elles sont intimement entrelacées, chaque concept ou processus est à la fois expérimental et théorique. Il n'y a ni expériences purement expérimentales, ni théories purement théoriques. Chaque expérience, observation, et même sensation, est basée sur un principe de structuration ou de théorie fondamentale. Toutes  théories, modèles ou concepts, et même images mentales, découlent de leurs significations expérimentales.

En dépit de ce caractère indissociable de la théorie et de l'expérience, il y a deux directions d’analyse, nommée ici l'approche guidée par l’expérience et l'approche théorique. La question n'est ni de faire un travail expérimental ou théorique, ni de statuer sur la prépondérance de la théorie ou des données expérimentales observées. La distinction provient de la direction des processus logiques dominant la pensée ou la méthode appliquée, à savoir si le processus mental pointe de la théorie vers l'observation ou vice versa. Le sens du processus peut être reconnu dans le traitement d'un seul problème, qu’il soit petit ou grand.

L'approche guidée par l’expérience est basée sur la perception des Gestalts,  reconnaissance des faits structuraux et pertinents des observations ou des mesures. Les Gestalts expérimentaux sont conceptualisés comme des propriétés caractéristiques des entités ou des phénomènes de la Nature et quantifiés en quantités, mesures quantitatives des qualités. L'approche exprimentale commence par l’observation du simple et du spécifique et progresse vers le structurel et le général. Il procède de la représentation des phénomènes vers l'interprétation et la compréhension.

L'approche théorique commence à partir de la théorie, c’est-à-dire de l'interprétation du phénomène en termes d'un modèle théorique. Il procède du général vers le spécifique. Le modèle donne des prédictions qui peuvent être testées par une étude expérimentale du phénomène. Pour satisfaire au critère expérimental, il peut être nécessaire de permettre la flexibilité du modèle, par exemple, par une paramétrisation. L'essai conduit ensuite à l’ajustement des paramètres. Un bon ajustement est convenu de confirmer l'interprétation théorique originale et d’attribuer des «valeurs expérimentales» à ces paramètres. En outre, les grandes théories physiques donnent en principe la compréhension des phénomènes, mais des prédictions exactes ne peuvent être calculées que pour les cas triviaux seulement. Pour tous les systèmes réalistes, des approximations simplificatrices sont nécessaires et l'expérience a la tâche supplémentaire de vérifier la validité de l'approximation.

Dans le développement de la science, l’approche expérimentale est le processus premier. Le Géant de la compréhension théorique s’est construit à partir de représentations conceptuelles des observations à travers les étapes successives de la généralisation. Une plus profonde compréhension est atteinte grâce à des concepts plus généraux représentant des faits structuraux plus larges des observations. Les grandes réalisations de la science unifient les idées combinant différentes classes de phénomènes en un seul tout structurel. L’approche théorique est le processus du Géant. Pourtant, il est un processus secondaire rendu possible par cette compréhension.

Existence des atomes

Le jeu appelé densité de charge a été lancé il y a environ 80 ans. Les deux approches étaient présentes dès le début.

L'approche de Laue était théorique. Sur la base du modèle théorique bien établi d'un cristal, édifice périodique d'atomes en 3 dimensions, et de l'idée récemment établi des rayons X comme un rayonnement électromagnétique de courte longueur d'onde, il prédit le phénomène de diffraction des rayons X par les cristaux. La prédiction a été immédiatement vérifiée.

Les Bragg, père et fils, démarrèrent l'approche expérimentale. Ils ont attaqué le problème comment déterminer la structure atomique sur la base des positions atomiques mesurées et des intensités des pics de diffraction.

Les deux méritaient leur Nobel. Laue debout sur ​​les épaules du Géant a vu la terre promise avec ses immenses potentialités. Les Bragg trouvèrent le début d'un chemin menant à cette terre et ont préparé les premiers outils pour se frayer un chemin à travers les jungles inexplorées.

L'approche théorique a trouvé le lien fondamental entre structure et diffraction,

1. la représentation de la densité de charge du cristal comme une série de Fourier

                                                

2. le rapport entre les dimensions du réseau et les vecteurs de diffusion Sj des pics de diffraction

3. la relation entre les facteurs de structure Fj du cristal et les intensités des pics.

Ces relations rendaient possibles la détermination expérimentale du réseau et de la densité de charge. Depuis lors, l'approche expérimentale de la densité de charge avait pour but de trouver et de caractériser des faits importants de la densité de charge expérimentale ou de ses écarts par rapport au modèle théorique. Elle permet aussi de quantifier ces faits importants en terme de quantités qui sont des fonctions de la densité de charge et peuvent, par conséquent, être calculées à partir des facteurs de structure expérimentaux.

La première grande conclusion est que les atomes constitutifs étaient visibles comme des pics de densité de charge. Pour la première fois dans l'histoire de la science, les atomes sont apparus comme des entités observables de la nature. L'hypothèse ancienne avait reçu sa première vérification directe.

Définition atomique - partitionnement

L'existence des atomes comme entités structurelles identifiables dans les cristaux justifiait l'idée de traiter la matière comme un système d'atomes en interaction. Cela divise le problème en deux phases largement indépendantes: 1. la structure et 2. la densité de charge. Les interactions entre atomes devraient : (1) déterminer la structure, à savoir le réseau, les positions mutuelles et les mouvements des atomes et (2) modifier les atomes. Il était devenu évident de représenter à la fois la densité de charge du cristal et les facteurs de structure comme des sommes de contributions atomiques

                     

où la première somme s’étend sur tous les atomes du cristal et la seconde sur tous les atomes de la maille.

L'approche théorique utilise les équations (2) de la droite vers la gauche. Elle procède de l'évaluation théorique des densités de charge atomique et des facteurs de diffusion atomique pour prédire la composition de la densité de charge et les facteurs de structure, tandis que l'approche exprimentale procède de gauche à droite, à partir des facteurs de structure expérimentaux et de la densité de charge du cristal vers l'évaluation et la caractérisation des contributions atomiques et leur comparaison avec la théorie.

La mécanique quantique est le point de départ actif de l'approche théorique. Le travail des Hartree -encore une fois père et fils - a donné les moyens théoriques de traiter les contributions atomiques dans les équations (2). En principe, la mécanique quantique offre la base pour prédire à la fois la structure et la densité de charge sur la base de la composition connue du cristal - du moins le croyons-nous ainsi. En pratique, elle donne seulement des solutions pour des systèmes trivialement simples et nous a conduit à une interminable succession de petites étapes fastidieuses vers le traitement de systèmes moins simples et à des approximations moins grossières. Même aujourd'hui, nous ne sommes pas encore très bons dans la prédiction des structures ou – connaissant la structure – de la densité de charge.

L'approche théorique devient, ainsi, réduite à une approche par ajustement. La théorie de fond repose sur l'idée de base structurale de Laue. Compte-tenu des contributions atomiques théoriques, - et plus particulièrement pour la densité de charge – elle repose aussi sur divers principes généraux régissant la paramétrisation. Et l'ajustement des facteurs de structure théoriques avec les facteurs expérimentaux agit comme critère principal de la validité des résultats.

Un modèle de superposition atomique construit à partir d’atomes libres théoriques en mouvement harmonique avec des paramètres libres déterminés par la symétrie s'est avéré être suffisant pour la détermination de la structure. Cela est devenu une routine, sauf pour les cas extrêmes. À l'heure actuelle le nombre de nouvelles structures déterminé est de l'ordre de 10000 par an. La densité de charge est alors devenue une question d’affinement. Les paramètres représentant les modifications des atomes et, le cas échéant, l’anharmonicité de leurs mouvements sont ajoutés au modèle. De tels modèles sont grossièrement approximatifs par rapport aux idées de base de la mécanique quantique du problème. Par conséquent, l'approche théorique de la densité de charge vise autant à améliorer les approximations qu’à déterminer la densité de charge.

L'approche guidée par l’expérience  doit travailler avec la densité de charge du cristal correspondant aux facteurs de structure expérimentaux et elle est représentée par la série de Fourier (1). Elle devient, par conséquent, réduite à une approche Fourier visant à la caractérisation des modifications des atomes en terme de faits expérimentaux pour représenter de manière appropriée "ce qui est arrivé aux atomes lors de la formation du cristal".

Ici nous rencontrons le problème de partitionnement. C'est clair qu'aucune division unique de la distribution de charge composite en contributions atomiques individuels n’est possible. Tout résultat, qualitatif ou quantitatif, concernant un atome du cristal comporte une incertitude, ce qui n'est pas une imprécision expérimentale, mais un résultat inhérent à sa propre valeur, car elle reflète l'imprécision conceptuelle de base de l'atome lui-même. Par conséquent, tout énoncé guidé par l’expérience concernant les propriétés atomiques doit comprendre deux parties: 1. la formulation elle-même, plus 2. l'incertitude dans la formulation en raison de l'imprécision conceptuelle de l’atome. Les deux parties comprennent leurs propres erreurs expérimentales.

Le point de vue de l'approche théorique sur ce problème est différent. Un modèle de superposition en lui-même définit les atomes. Ses paramètres définissent les limites dans lesquelles les atomes sont autorisés à être modifiés. Il semble controversé que d'une part l'approche théorique néglige ainsi complètement le problème de partitionnement, mais d'autre part, elle a conduit à des surestimations grossières du problème.

Taille atomique - localité

Le premier problème de la quantification des densités de charge atomique était la détermination de l'état ionique. Ce problème a été discuté à plusieurs reprises depuis les premières propositions de Debye et Scherrer en 1918 [7] et de Compton en 1926 [5], cf. [21, 15].

Debye et Scherrer [7] ont été les premiers à appliquer le partitionnement de l'espace réciproque. Dans le cas de quelques structures simples, il semble possible d’obtenir des «facteurs atomiques expérimentaux» à partir des facteurs de structure par une approche expérimentale qui exigeait seulement une interpolation directe et une algèbre simple et aussi d'obtenir des "charges atomiques expérimentales» par une extrapolation subséquente à sinθ/λ = 0. Le problème de partitionnement est évident dans l'arbitraire apparent de l'interpolation et l’extrapolation.

L'approche théorique conventionnelle inverse cette procédure. Elle commence à partir de facteurs atomiques théoriques représentant les atomes dans différents états ioniques et compare le résultat avec les facteurs de structure expérimentaux. Le problème de partitionnement est caché dans les formes supposées des atomes théoriques et devient donc facilement négligé. Au pire, le partitionnement de l'espace réciproque - indépendant de la direction d'approche - a conduit à la conclusion complètement négative, que l'état ionique ne peut pas être du tout déterminé par diffraction des rayons X, comme tout d’abord soutenue par Bijvoet et Lonsdale [2].

Les halogénures alcalins en sont un bon exemple. Les facteurs de structure obtenus à partir d'atomes neutres et ceux correspondant aux atomes dans différents états ioniques diffèrent si peu les uns des autres qu'ils sont bien au-delà de la précision expérimentale des plus optimistes. Cela est décourageant. Si la diffraction des rayons X ne peut pas dire l’évidence, que le chlorure de sodium est ionique, est-il rien qui vaille?

Compton [5] a été le premier à proposer le partitionnement de l'espace direct, c'est-à-dire le simple comptage des électrons sous les pics de densité de charge atomique de la densité de charge expérimentale. Cette procédure correspond à l'idée de l'approche expérimentale de Fourier. Elle donne un résultat définitif à l'intérieur d’une certaine imprécision conceptuelle. De cette façon aussi, l'ionicité des halogénures alcalins devient évident, cf. [14, 15, 21, 27].

L'apparente contradiction entre les deux méthodes appelle à la clarté conceptuelle comme cela fut déjà souligné par Cochran [3, 4, 5]. L'idée d'atomes en tant que constituants exige un certain degré de localité. La définition d'un atome devrait impliquer le pic de densité de charge à la position atomique comme sa partie principale et elle ne devrait pas engager les parties éloignées de la répartition de charge. Plusieurs propositions ont été faites pour définir plus précisément la nature de cette exigence pour réduire l'imprécision conceptuelle des résultats, que ce soit en termes de strict partitionnement spatial ou à travers des principes régissant le recouvrement des atomes voisins. Dans ce contexte, juste le principe général est important.

La nature du problème du partitionnement de l’espace direct est clairement reflété par la figure. 1. Bien que le degré d'incertitude conceptuelle de l'atome soit différent selon les cas, la nature de la liaison ainsi que l'état ionique peuvent être discutés sur la base de telles courbes.

L'exigence de localité limite parallèlement la nature du partitionnement de l'espace réciproque, mais il est difficile de le définir en terme de procédure interpolation-extrapolation. Cependant, il devrait être évident que l'utilisation des atomes libres théoriques dans différents états ioniques implique un principe d'extrapolation non valide puisque les effets de liaison ainsi que l'exigence de la localité affectent les facteurs atomiques plus fortement dans la région des petits sinθ/λ . L'impossibilité de déterminer l'état d'ionisation par une telle approche est une conséquence de la violation de localité. Toutes conclusions sur l'état ionique obtenues de cette manière sont discutables. Dans une étude de liaison, le modèle de superposition d’atomes libres présume ce qui doit être déterminée expérimentalement et donc fait une fausse supposition.

Figure 1. Densité radiale de charge 4πr2 ρ0(r) de C dans le diamant et de Si dans le Silicium [20], Mg dans le magnésium métallique [23], Be dans BeO, O dans BeO après soustraction de Be++  [26], Li dans LiH et H dans LiH après soustraction de Li+ [ 29].

Forme atomique - multipôles

La liaison est supposée affecter en premier lieu la forme des distributions de charges atomiques. Les changements par rapport aux atomes libres ne sont toutefois pas arbitraires. Il y a des raisons à la fois physiques et mathématiques de croire qu'ils peuvent être raisonnablement bien représentés par des fonctions de  comportement angulaire harmonique de bas ordres. Cela conduit à l'idée de représenter la densité de charge du cristal en terme de développements harmoniques couplés à la symétrie de site

autour de chaque centre atomique, d'abord proposé par Atoji en 1958 [1]. L'idée a été adoptée par Dawson en 1967 [6] comme principe directeur de l'approche théorique, qui a été ensuite étendu à l'analyse multipolaire des densités de charge par affinement. Les premières formulations d'une approche expérimentale en terme de développements multipolaires ont été présentés la même année [12, 18]. Le développement de ces principes a été un thème central de la coopération Franco-Finlandaise sur la densité de charge [25-29]. Les principes de symétrisation ont été discutés en détail par l'auteur de l’article [16]. Les tables les plus complètes des harmoniques résultants adaptés à la symétrie de site ont été présentées dans le cadre de l'extension au traitement des mouvements rigides moléculaires [10].

La représentation de la densité de charge du cristal par la série (3) exige de très nombreux termes déjà à une distance des plus proches voisins. Toutefois, pour la représentation de l'atome centre du développement, les termes de bas-ordres sont suffisants. Il s'agit d'une exigence qualitative soutenue par des considérations de mécanique quantique et par le fait expérimental que la densité de charge du cristal est étroitement représentée par le modèle de superposition d'atomes libres.

L'argument est renforcé par l'exigence de localité. En raison du principe de réciprocité mathématique les termes d'ordres élevés d'objets locaux deviennent inobservables, sauf s'ils sont immensément grands, cf. Fig. 2.

Figure 2. Densités radiales de charge de différents ordres et les facteurs de diffusion correpondants [13].

La représentation de la densité de charge par l’éq. (3) diffère essentiellement des représentations classiques par cartes car chaque multipôle montre un fait complet en trois dimensions de la répartition de charge atomique. Un peu d'imagination est nécessaire pour former une image mentale claire de leurs formes. D’un autre côté, ceci est idéal, parce que juste quelques densités radiales unidimensionnelles sont nécessaires, chacune couplée à un comportement angulaire bien défini, pour former une image complète de la forme de l'atome, cf. Fig. 3.

La représentation multipolaire par l’éq. (3) guide l’interprétation des faits de la densité de charge de plusieurs façons.

Figure 3. Densité-différence sur la position de l'oxygène dans LiOH dans les représentations  multipolaires et  Fourier [22].

Les différents multipôles se rapportent à des paramètres différents et à des propriétés physiques différentes de l'atome. Toute nécessité de corriger les positions atomiques ou les mouvements dans le modèle de référence est clairement visible, chaque paramètre correspondant à sa propre composante multipolaire [17] comme le démontre la comparaison des figures 4 et 3a.

Figure 4. L'effet sur ​​les densités radiales à la position de l'oxygène dans LiOH a) de la variation de D z = 0,01 Å de la position de l'oxygène b) de l’introduction de la ”prolateness”  < uz2 > ‑ < u2 >  =   0,002 Å 2 du mouvement thermique de l'oxygène [22].

Si un fait observé dans la carte est considéré comme faisant partie d'un comportement cohérent tridimensionnel d'un atome voisin, il a de forte chance d'être réel et peut être immédiatement assigné à cet atome. Il peut arriver qu'un tel détail entre deux atomes provienne du comportement multipolaire d'ordre peu élevé d’un seul des atomes. On peut alors conclure que ce détail est également dû aux électrons appartenant à cet atome. L'inverse peut se produire. Un fait peut être partagé par deux atomes dans le sens qu'il est formé par des contributions des multipôles d’ordres peu élevés de l’ensemble. Certainement, ceci tend à interpréter ce fait comme un effet de liaison entre les atomes, cf. Fig. 5.

Figure 5. densité  différence centrée sur O dans BeO et le développement multipolaire de bas ordres correspondant [26].

voir DVD ou Réalité expérimentale de BeO - CERIMES - ​​vidéo - Canal - U le texte est en anglais

Il est également clair que l'interprétation dépendra de la nature radiale des multipôles, à savoir s’ils représentent des faits à petits ou grands sinθ/λ dans l'espace réciproque. D’éventuelles informations supplémentaires comme la dépendance thermique ou des résultats complémentaires venant d'autres types d'expériences vont nous aider.

Quantification - quantités intégrées

Dans l'approche théorique, le problème de la quantification ne se présente pas. L’«information expérimentale» est exprimée en terme de paramètres qui ont des significations physiques prédéfinies données par la théorie ou le modèle. Les paramètres liés aux atomes représentent les propriétés des atomes. L’ajustement a pour rôle d’en donner leurs valeurs quantitatives. A ce stade, une attention particulière est nécessaire car, comme l'indique l'exemple de l'état ionique, ce n'est pas toujours justifié. La nature du paramètre du modèle ou sa valeur peut contredire les principes qui doivent être pris en compte dans le partitionnement.

Dans l'approche expérimentale, la perception des faits significatifs est suivie par le problème de la quantification, la représentation des faits en termes de quantités, qui dépendent de la densité de charge, refléte correctement la nature des faits et donne, alors, des mesures expérimentales sous forme de leurs « forces ». Ce processus doit être guidé par les exigences de la physique et de la crédibilité. Les quantités devraient offrir l’opportunité de procéder à une interprétation physiquement raisonnable, et il doit être possible de les déduire de manière fiable à partir des données. Des considérations sur la taille et la forme des atomes servent de première étape et indiquent que le dévelopement  multipolaire eq. (3) est un outil approprié pour guider l’observation.

La deuxième exigence peut être discutée en terme de la classe générale de fonctions linéaires de la densité de charge [14, 15]. Ces quantités ont des représentations similaires dans l'espace réel (direct) et l'espace réciproque définies par les fonctions de distribution propres aux espaces direct et réciproque g X (r) et q X (S)

La densité de charge ρ(r) en tout point r, les densités radiales multipolaires de charge   ρj(r)  à n'importe quelle distance r du centre d’expansion (3), le nombre d'électrons ZV pour chaque volume V , le nombre d'électrons, dans chaque multipôle  Zj(R) = Bj 0R ρnj(r)r2dr, à n'importe quelle distance R du centre, où Bj est le coefficient angulaire de normalisation, et plus généralement, n'importe quel moment Zpj(R) = Bj 0R  ρj(r)r2+pdr , le facteur de diffusion  fV(S)  pour chaque volume V découpé à partir de la répartition de charge et les facteurs radiaux de diffusion fj(S;R) correspondant aux densités de charges radiales multipolaires jusqu'à un certain rayon R, sont différents exemples pertinents de fonctions linéaires ayant des distributions réelles évidentes.

Ces deux distributions suivent le théorème bien connu de réciprocité : une distribution réelle étroite correspond à une distribution réelle large et vice-versa, et le degré de singularité de l’une détermine le comportement asymptotique de l'autre, comme le montre la figure. 6.

Dans le cas d'un cristal, la représentation dans l’espace réciproque eq.(4) devient une série

en terme de facteurs de structure du cristal.

Figure 6. Distributions réciproques de 1. la densité de charge en un point, 2. la densité de charge moyenne sur une surface sphérique de rayon 0,5 Å et 3. le nombre d'électrons dans la sphère 2. [14].

Compte tenu du nombre limité de facteurs de structure observés Fj , il est clair de voir comment la fiabilité des valeurs expérimentales obtenues pour les différentes quantités dépend de leurs fonctions de distribution. La dépendance des conclusions sur les facteurs de structure inconnus en grands sinθ/λ est minimisée quand elles sont basées sur des quantités intégrées de distributions réelles larges et lisses et, par conséquent, sont des distributions réciproques étroites. Les exemples cités sont donc approximativement dans l'ordre d’une fiabilité accrue.

La densité de charge en un point a la distribution réelle la plus singulière, une fonction d en ce point. En conséquence, ses valeurs dépendent essentiellement du terme résiduel. Cela donne lieu au vieux paradoxe. Pour des raisons statistiques, l'imprécision expérimentale de la densité de charge en un point augmente à peu près comme N½ avec N  nombre des facteurs de structure observés. Ainsi, dans l'approche exprimentale, "plus on  sait, moins on sait".

Les densités radiales de charge ont des distributions en fonctions δ sous forme d'une coquille sphérique. Ainsi, leur fiabilité augmente avec la distance au centre et elles sont des outils appropriés pour discuter des effets de liaison.

Le nombre d'électrons, les moments et les facteurs de diffusion sont des intégrales sur des volumes finis. La singularité de leurs distributions réelles n'est pas pire qu’une discontinuité à la frontière. Elles sont donc les quantités les plus fiables de la liste. Leur fiabilité augmente avec le volume. Cependant, les distributions réciproques des facteurs de diffusion fV(S) et fj(S;R) sont attachés à S et S, respectivement, et leur fiabilité décroît donc fortement à la coupure expérimentale en  sinθ/λ  [13, 15].

En outre, il convient de noter que la «finesse angulaire» des distributions réelles de toutes les quantités multipolaires est réduite et, par conséquent, pour des ordres multipolaires j croissants, les distributions réciproques sont élargies.

Il a été avancé que l'information multipolaire représente un tel degré de détail qu’elle n'est pas réaliste par rapport aux conclusions formulées sur la base des cartes de densité. Cela transforme l'argumentation de base sens dessus dessous. Toutes les valeurs de la densité de charge, les collines et les vallées visibles dans les cartes, sont des détails, des faits locaux, qui représentent parfaitement l’extrême non fiabilité comme base des conclusions, tandis que les densités radiales multipolaires sont des intégrales angulaires de la densité de charge sur l'ensemble de l’angle solide 4π. Elles ne représentent pas les détails, mais les faits intégraux ou à grande échelle.

À cet égard, les facteurs radiaux de diffusion fj(S;R) sont encore meilleurs car ils sont des intégrales sur des volumes sphériques. Ils sont donc les mesures les plus sensibles de la présence et de la signification des différentes composantes multipolaires des pics atomiques.

Pour la même raison, la comparaison des significations et des forces des différents multipôles est très commodément effectuée en terme de nombre d'électrons contribuants. Il résulte de la nature intégrale de ces quantités qu'elles peuvent être expérimentalement significatives même lorsque leur présence est difficile à réaliser dans la densité de charge, cf. Fig. 7.

Figure 7. Facteurs radiaux de diffusion et densités radiales correspondantes de certaines composantes multipolaires d'ordre 3 d'égale observabilité [13].

Dans l'approche théorique conventionnelle, ces questions semblent différentes. En raison de la définition des atomes en terme de fonctions analytiques de base, la répartition de charge correspondant au modèle théorique ajusté est liée à de telles conditions de régularité qu'il n'y a pas de problèmes particuliers tenant compte des valeurs de la densité en différents points. Les arguments ci-dessus deviennent, cependant, valables lors de l'examen des cartes de différence résiduelles.

Précision et interprétation

Les questions d’exactitude et d'interprétation des résultats sont complètement différentes dans les deux approches.

Dans l'approche par ajustement, les deux problèmes sont reliés ensemble sans distinction. Le modèle est un ensemble de significations physiques prédéfinies exprimées en terme de paramètres couplés entre eux.  L'ajustement signifie toujours d’ajuster un modèle dans son ensemble, et non pas en paramètres individuels. L’accord de l’ajustement mesure en premier lieu la validité du modèle, à savoir la validité de l'ensemble des sens physiques impliqués.

Un bon modèle conduit à un bon ajustement et aux résultats, qui sont beaucoup plus précis et qui présentent des détails beaucoup plus fins de la répartition de charge que ce qui peut être discuté dans l'approche expérimentale. L'information expérimentale s’exprime alors en terme de paramètres du modèle. Les erreurs expérimentales ou inexactitudes sont transformées en erreurs-limites des paramètres. Toutefois, en principe, la valeur obtenue pour un seul paramètre n'est pas un résultat expérimental indépendant concernant une propriété physique définie de la densité de charge. Ensemble,  la valeur et son erreur sont conditionnelles, elles n’ont de sens que dans le cadre du modèle, c'est à dire à la condition que l'ensemble des sens physiques prédéfinis soit valide. Les corrélations des paramètres indiquent l’étendue dans laquelle les significations se chevauchent à l'intérieur du modèle.

Dans des études soignées, la dépendance des résultats sur le modèle doit être discutée. On entend donner une idée de leur authentique crédibilité expérimentale. Le problème est toujours présent. Les significations physiques des paramètres sont définies et couplées entre elles par le modèle, et elles varient en fonction des variations du modèle.

Dans l'approche guidée par l’expérience, chaque quantité est définie et déterminée séparément en tant que mesure d'un fait systématique de la répartition de charge expérimentale. Sa valeur et son imprécision conceptuelle avec les imprécisions expérimentales sont à la fois estimées indépendamment des autres quantités considérées et peuvent donc être comprises comme de véritables résultats expérimentaux. Puisqu’aucun modèle n’est impliqué, aucun ajustement ne peut être présenté pour les soutenir ou réduire les limites d'erreur, qui sont toujours très grandes par rapport à ce qui est normal dans l'approche par ajustement.

L'interprétation des résultats ou des conclusions de leurs significations physiques est une question de discussion distincte, bien que les perspectives sur les interprétations possibles puissent conduire au choix des quantités à calculer.

Notes sur le terme résiduel

Le nombre fini de facteurs de structure observés engendre le problème du terme résiduel, toujours présent lorsque des valeurs expérimentales des  quantités (1), (3), (5) sont à évaluer.

Dans l'approche par ajustement  le problème est apparemment évité, puisque l'ajustement peut être effectué sur la base d'un sous-ensemble de facteurs de structure. La cohérence interne du modèle remplace le manque d'informations sur les réflexions non mesurables ou négligées. Le manque d'information devient visible seulement dans la dépendance des précisions et des corrélations dans le sous-ensemble appliqué. Le problème est, cependant, présent dans la discussion de l'information résiduelle contenue dans la densité différence.

Dans l'approche guidée par l’expérience le problème nécessite l'estimation du terme résiduel. L’emploi des grandeurs intégrées, comme discuté ci-dessus, réduit les incertitudes impliquées, mais il n'élimine pas le problème. La valeur expérimentale de toute grandeur dérivée à partir des données doit inclure la contribution du terme résiduel, car chaque fait de la densité de charge dépend de tous les facteurs de structure, à l'exception des lois d'extinction spécifiques dues à certaines symétries et qui s’appliquent par suite à certains multipôles.

Ceci est tout à fait évident pour le problème de l'état ionique. On voit le terme résiduel contribuer de manière significative aux valeurs expérimentales pour toutes grandeurs intégrées relatives aux charges [14, 21]. Les différences pour les paramètres atomiques, déterminées à partir des densités de charge différences ne sont pas suffisantes. Il n’est pas clair  qu'elles possèdent un sens probable, parce qu'on ne peut pas les ajouter aux valeurs correspondantes du modèle d’atomes théoriques car elles correspondent à une définition essentiellement différente de l'atome expérimental. On doit appliquer la même définition atomique sur la densité de charge composite théorique pour calculer un paramètre du modèle sur un pied d'égalité.

La seule possibilité d'évaluer les termes résiduels est l'utilisation d'un modèle théorique. Par conséquent, un modèle théorique de référence est toujours nécessaire en tant que point de départ. Il représente le montant minimum de base théorique nécessaire à l'approche expérimentale. A cet effet, un modèle asymptotique est nécessaire, c'est à dire un modèle qui est fiable asymptotiquement en grands sinθ/λ  [11]. Le modèle de superposition d'atomes libres en mouvement thermique harmonique est souvent suffisant, lorsqu'il est ajusté sur les données en grands sinθ/λ. A ce stade,  l'état ionique correct des atomes n'est pas important. Ceci est basé sur l'hypothèse que le coeur de l’atome libre n’est pas perturbé par l'environnement et qu’il est bien représenté par la théorie.

Pour atteindre la valeur expérimentale Xobs de la quantité X on doit calculer la valeur de Xref  pour la densité de charge de la référence et ajouter la valeur DX correspondant aux écarts des facteurs de structure observés par rapport aux valeurs  du modèle de référence,

Pour éviter une série infinie, il est possible d'utiliser un modèle analytique de référence où les facteurs atomiques théoriques sont remplacées par exemple par des représentations gaussiennes, comme le suggèraient déjà Hosemann et Bagchi [8, 9]. Là encore, il est essentiel que les gaussiennes soient ajustées sur les facteurs atomiques théoriques asymptotiquement en grands sinθ/λ [19, 24].

Il devrait être évident que la même définition de la quantité X doit être utilisée pour les deux termes de l’éq. (6). 

         −Pourtant c'est un vieux piège comme l'a démontré le problème de l'état ionique. Il y a une tentation d'utiliser le paramètre du modèle de l'atome, c’est-à-dire ici, les valeurs des facteurs atomiques à sinθ/λ = 0 du modèle, au lieu d’utiliser la valeur intégrée. Cela semble être un moyen facile d'éviter un calcul supplémentaire, mais elle conduit à un malentendu comparable au "nightingale liver pate" au pâté d’alouette moitié alouette, moitié cheval, de la vieille histoire bien connue, largement responsable des conclusions négatives frustrantes mentionnées en début−.

Cette procédure ne permet pas de résoudre le problème causé par les reflexions non mesurées en petits sinθ/λ . Dans l'approche par ajustement, elles n'ont pas besoin de traitement spécial, mais dans l'approche expérimentale une discussion séparée est nécessaire. Si elles ne sont pas trop nombreuses, la localité et la forme des multipôles de bas ordres des atomes sont suffisantes pour produire une cohérence interne qui permet d'observer les multipôles significatifs et de corriger les facteurs de structure du modèle de référence pour atteindre des estimations des quantités non observées. En principe, cela conduit à une procédure itérative [20]. Le même argument s'applique à l'information manquante sur les phases des structures non centrées, et il est possible de les prendre en compte à l’aide d’une procédure itérative analogue[26]. Voir  Problème des phases

Références

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MULTIPOLE – ANALYSIS  GROUP    VISUALISATION  3D

 

mag3D  Figure1 Figure2   Figure3  PRESENTATION SYMPOSIUM FRANCO FINLANDAIS  SYMPOSIUM  Problème des phases The phase problem  DVD Semi-conducteur organométallique  organosilicié TiO2-rutile  SiO2-stishovite  Cu2O-cuprite  K2PtCl6 Be-metal  bases and 3D views Bases et vues 3D Si-et-Ge  CaF2-fluorite  NbC-2023